Dessin

D’abord, nous établissons les besoins du client. Nous voulons connaître votre programme de navigation spécifique en parallèle à votre budget, pour vous créer la voile parfaite.

Puis, le mesurage. Nous préférons le faire nous même dans la mesure du possible. Autrement, à l’aide de guides que nous vous fournissons, vous pourrez aisément nous fournir ces mesures. L’expérience nous a appris que rien ne vaut une mesure prise sur place, les mesures des banques de données ne correspondant pas toujours aux mesures idéales ou permises par la jauge.

Pour une voile d’avant, il faut connaître les mesures suivantes : 

  • Guindant maximum disponible (G)
  • Hauteur du mât ( I )
  • Base du triangle avant (J)
  • Hauteur du tambour (H) dans le cas d’un génois sur enrouleur
  • Position du rail de génois définie en hauteur et en éloignement du point d’amure

Avec ces éléments, le dessinateur décidera des cotes de la voile d’avant en respectant les cotes maximum imposées par la jauge, et le positionnement du point d’écoute par rapport au rail afin que la répartition des tensions de chute et de bordure soit cohérente par rapport aux volumes et au vrillage souhaité.

Pour une grand voile 

  • Guindant maximum disponible (P)
  • Bordure maximum disponible (E)
  • Chute maxi (CH)
  • Distance Mât / Pataras en tête
  • Distance Mât / Pataras au point d’amure
  • Distance Mât / point d’amure (cut-back)
  • Largeur maximale de la voile à mi-hauteur de la chute (MGM)
  • Largeur maximale de la voile au trois-quarts de la chute (MGU)

Le positionnement du pataras par rapport au mât et à la bôme déterminera l’amplitude à donner au rond de chute, qui devra rester en dedans pour une voile de croisière, ou pourra dépasser sur certaines voiles de course. Encore là, les cotes maximum accordées par la jauge seront déterminantes. Il reste à positionner les goussets de lattes et les bandes de ris en faisant bien attention aux petits détails comme la position des coulisseaux.

Pour les voiles d’avant et les grand-voiles, le dessinateur devra tenir compte des caractéristiques des tissus afin d’anticiper sur leurs allongements sous l’effet de la tension des drisses. Des coefficients de réduction de 0,5 à 1% seront appliqués.

 

 Les tissés 

Les tissésLe choix du tissu est primordial. C’est ce choix réfléchi et judicieux qui assurera performance et longévité. Peu de voileries peuvent se targuer d’offrir un aussi large éventail de tissus que nous.  Il n’y a pas de fabricants de tissu voile au Québec. Nos fournisseurs sont les maisons les plus sérieuses, d’Allemagne, des Pays Bas et des États-Unis. Leurs tissus sont constamment optimisés pour produire ce qu’il y a de mieux en matière de fil, tissage, finis et stabilisants.

TrameUne toile est constituée d’un assemblage croisé de fils longitudinaux, la chaîne, et de fils transversaux (verticaux dans la voile), la trame. En fonction du grammage recherché et des caractéristiques de la toile, les fils sont tissés sur des métiers en appliquant au besoin une torsion.
La tendance actuelle est d’avoir un nombre de fils fins le plus élevé possible pour obtenir un facteur de couverture maximum par un tissage très serré.  L’augmentation du facteur de couverture est un point important dans la construction des toiles car il permet d’obtenir une plus grande stabilité de forme et des caractéristiques plus élevées.

 

opérations d’imprégnation ou d’enduction à base de résine et Après lessivage suivent les opérations d’imprégnation ou d’enduction à base de résine et traitement à l’ultraviolet.L’imprégnation, qui est destinée à boucher les pores du tissu pour en améliorer la stabilité et diminuer la porosité, s’effectue par passage dans un bain de résine généralement mélamine / formol ou polyuréthane, suivi de l’essorage et du calandrage, pour lisser la toile. Il existe différentes qualités de résines permettant d’obtenir des voiles plus ou moins bloquées dans le biais mais de moins en moins souples, par exemple chez Dimension Polyant, des qualités FT à MT, puis HMT. L’enduction consiste en l’application par un large couteau, de résine, soumis ensuite à l’ultraviolet. Cette méthode produit un fini extrêmement stable et très ferme, comme le fini HTP plus de Dimension Polyant.. Une voile enduite requière cependant plus de précautions et doit être roulée plutôt que pliée.

 

img_low_aspectPour une voile à profil bas (low aspect) comme un génois 1, presque aussi long que haut, on doit sélectionner un tissu dont la construction est relativement balancée, 200 x 300 deniers par exemple.

 

 

img_high_aspectPour une voile à haut profil (high aspect), une grand voile, un foc ou un génois 3, on choisira une construction de tissu en relation avec la forme allongée de cette voile, 200 x 600 deniers par exemple. Nous sommes très attentifs et pointilleux là-dessus. C’est ce qui, combiné aux autres opérations de confection, garantira la stabilité, la durabilité et les performances de votre voile.

 Les Composites 

CompositeLes composites sont des complexages de fibres de toutes sortes avec un ou plusieurs films polyester assemblées en sandwich.

On peut distinguer deux grandes familles de composites.
Dans la première, l’âme est le plus souvent une grille constituée de fils plats ou de nappes de fibres dans tous les grammages et toutes les variétés (Kevlar, Spectra, Dacron) orientés en chaîne, en trame ou en diagonale, le tout collé entre deux films polyester.

Cet assemblage permet d’exploiter les pleines caractéristiques des fibres dès leurs mises sous tension, les films assurant une tenue dans le biais.

Avec différentes variations de compositions, on peut obtenir toutes les caractéristiques de résistance et d’allongement dans la direction désirée et de s’adapter ainsi au mieux à l’orientation des efforts dans la voile.

La raideur et la fragilité de ces composites comparées à celles d’un tissu en Dacron, et les précautions d’emploi nécessaires, les excluent d’une utilisation en croisière.

Le deuxième type de composite utilise le film polyester comme âme.
Associé ou non à une grille, il est collé entre deux toiles de taffetas de Dacron, Spectra ou toute autre fibre ayant, en plus de ses caractéristiques mécaniques, une bonne résistance aux ultraviolets, à l’abrasion et au pliage.

Ces sandwiches offrent une plus grande souplesse que les composites du premier type et conviennent aux voiles de croisière.

Le principal avantage des composites est de permettre de couvrir une plage de force de vent beaucoup plus large tout en permettant une réduction de poids de 20 à 30%.

En revanche, ils ne tolèrent aucun dépassement de la limite élastique sous peine d’être mis définitivement hors d’usage.

 

Dessin - formeUne fois votre programme de navigation bien cerné, la triangulation optimale définie et conforme à la jauge maximum permise, le tissu et ses caractéristiques propres choisi, nous procédons au dessin. C’est une phase essentielle de la conception d’une voile, c’est celle qui va lui donner sa forme. Les connaissances en aérodynamique et l’expérience du dessinateur combiné à vos besoins spécifiques seront déterminants dans les choix des différents paramètres :

  • La cambrure ou creux : c’est le rapport entre la profondeur de la voile et la longueur de sa corde au même niveau, exprimé en pourcentage, 5% sur les plus plates à 18% pour les plus creuses.
  • Position du creux : c’est le rapport entre la position du creux maxi et la longueur de la corde. Les creux évoluent entre 35 et 50% selon que l’on cherche des voiles au creux très avancé, ou au contraire très fine d’attaque au creux reculé.
  • Le vrillage : il détermine l’angle de chaque section par rapport à l’axe de la bordure. C’est un paramètre à la fois aérodynamique et mécanique. Dans le cas d’un génois, il est pris en compte pour le passage des barres de flèches.

Viennent ensuite les paramètres des supports de la voile :

  • Flèche d’étai pour les voiles d’avant
  • Cintrage du mât pour les grand-voiles

Les profils de définition de la grand-voile et des génois sont tous intimement liés.

À partir de ce moule, il faut définir la disposition des différents panneaux ou laizes, qui constitueront la voile. On informe donc le logiciel de la coupe que l’on veut donner à la voile.

crosscut
Il existe trois différentes coupes de voile : crosscut, biradiale et triradiale.  La coupe crosscut est la plus simple, la plus commune et de loin la moins dispendieuse. Les différentes laizes sont assemblées parallèlement entre elles et perpendiculairement à la chute.
Cette disposition place la résistance de la trame de tissu uniquement dans le sens des efforts majoritaires de la chute.
Cette coupe convient bien aux voiles de croisière et en particulier aux voiles étroites dites high aspect ( GV, foc, génois 3) sur lesquelles les sens des efforts varient peu.

triradialePour la coupe triradiale, trois faisceaux de laizes sont créées, partant des trois extrémités de la voile : points d’amure, d’écoute et de drisse, respectant parfaitement les sens des efforts.
La voile est alors très résistante au stress appliqué.
C’est la coupe idéale pour les grands génois.

Puis, nous définissons le nombre de joints horizontaux, et le nombre de laizes à l’intérieur de chaque zone.

biradialeLa coupe biradiale consiste à deux faisceaux de laizes partant de la tête et du point d’écoute. C’est une version simplifiée de la précédente. Elle est plus économique et est à retenir pour de petits monotypes.